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Printemps 1358, à Saint - Leu d’Esserent, dans l’actuel département de l’Oise : Un groupe de paysans, excédé par les misères du temps, profite de circonstances propices pour infliger une sévère correction à de jeunes nobles regagnant le château tout proche .

Les causes de mécontentement ne manquent pas : épidémies dévastatrices pour la main d’œuvre , impôts et corvées imposés par le seigneur, dévastations, pillages perpétrés par les « routiers » (soldats sans chef et sans loi errant dans les campagnes entre deux batailles) , exigences toujours plus grandes de la noblesse pour financer les guerres et les conséquences des défaites… C’est la première fois que des « manants » sortent victorieux d’un tel affrontement ; cependant les paysans de Saint - Leu ne sont pas seuls à ressasser des griefs contre la noblesse et ses armées : la nouvelle se répand vite dans les campagnes, de village en village.

La colère silencieuse et contenue , la soumission fataliste à la condition de serf ou de vilain laisse rapidement place à la révolte : en quelques jours tout le territoire de l’Ile de France, le nord - est de Paris, le Valois, le Soissonnais, le Tardenois même, est en ébullition, aux lieux où se dressent les demeures des nobles seigneurs, lesquelles sont mises à sac chaque fois que possible.

Tel fut le cas à Coulonges en Tardenois, où se dressait le château de Gérard de Châlons : Les paysans, mécontents de la levée d’un impôt exceptionnel pour payer la rançon exigée en échange du roi Jean le Bon retenu prisonnier par les Anglais et furieux d’avoir un supplément de corvée à effectuer afin de renforcer la protection du château, se révoltèrent et passèrent à l’action au jour de Pentecôte ; ils attaquèrent par ruse - car ils étaient pauvrement armés - le château faiblement défendu en l’absence de Gérard de Châlons, qui tenait garnison dans une autre place forte.

Ce moment de l’histoire de notre village est raconté par Michel HUBER, dans un ouvrage titré La fole emprise, Avoir seize ans au temps des jacques illustré par Gérard SURJOUS, paru aux éditions du Limonaire en 1984 . Les Coulongeois y voient vivre et souffrir leurs ancêtres : Colin et Jaquet PETIT, Constant LE ROUX… et tous leurs compagnons, dédaigneusement appelés « Jacques » (moquerie inspirée par le vêtement que portaient ces paysans ordinairement) par une noblesse méprisante.De ce quolibet vient le nom de JACQUERIE donné à cette révolte des Vilains .

C’ est la Mémoire de ces pauvres gens, qui ont courageusement tenté de changer le cours de leur existence dans un combat très inégal et très brutalement réprimé, que nous avons voulu célébrer en créant la FETE DE LA JACQUERIE .

HISTORIQUE

 

( pourquoi une fête de la jacquerie en ces lieux ? )